Alors elle met en lumière ses métiers qualifiés et bien payés. Le point avec Vincent Schramm, DG du Symop, et Grégoire Chevignard, DG de Codem Fabrication mécanique.
Et si c’était la faute au manque de robots ? Et si l’hécatombe industrielle française, ses plus de 1087 usines fermées, ses 122 000 emplois détruits en trois ans, étaient liées à la trop faible robotisation des entreprises hexagonales ? Le rapport Gallois le soulignait et Vincent Schramm le rappelle. « L’Allemagne compte 260 robots pour 10 000 salariés ; la France, 120 pour le même nombre d’employés », explique le directeur général du Symop, le syndicat des machines-outils et des technologies de production. Robotiser ne tuerait donc pas l’emploi ? « Non, les chiffres le prouvent, ajoute le défenseur des machines. Outre-Rhin, l’industrie représente 7 millions d’emplois, alors qu’il n’y en a plus que 3 millions en France dans ce secteur. ». L’un des adhérents du Symop approuve et va plus loin encore.
Pour Grégoire Chevignard, DG de Codem, une PME de 55 salariés qui fabrique des machines-outils, la pénurie de main d’œuvre actuelle dans son domaine accroit elle aussi la désindustrialisation. « Si nous n’arrivons pas à recruter, nous perdrons des marchés. Et nos clients industriels en perdront aussi faute de compétences pour piloter nos machines. »
6000 euros par mois sur une plateforme pétrolière Grégoire Chevignard souhaite augmenter ses effectifs de 10% cette année, comme chaque année d’ailleurs, depuis qu’il a repris cette entreprise en 2007.
Et pour lui, comme pour l’ensemble de la confrérie de la machine-outil, qui souhaite recruter environ 2000 personnes cette année, la pénurie de candidats est réelle. Alors que les salaires sont attractifs et que la ségrégation par l’âge n’est pas de mise. «Alternance, BTS avec ou sans expérience, juniors ou seniors, nous accueillons et formons tout le monde. » Et le patron du syndicat de vanter les salaires pratiqués. « Je pense à ce jeune soudeur qui, avec son seul BTS, gagne aujourd’hui 6000 euros par mois sur une plateforme pétrolière. » Pourquoi, dans ce cas, ce désamour pour ce secteur ? « A force de répéter que l’industrie va mal, les jeunes, et leurs parents, hésitent à s’engager dans cette voie. » Promis, dans ce cas, on ne le répétera pas. Ou plutôt, on rectifiera, en expliquant que toute l’industrie ne va pas si mal. Sylvia Di Pasquale.Cadres emploi.